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Du vide, mais pas que…
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24 octobre 2010

Acte III : Nagerrrrrr

Je me mets à l’eau, gagne les premières lignes et attends le départ. Au bout de cinq minutes, je grelotte déjà, ça se resserre à l’avant, et je prends déjà quelques coups par des nageurs qui battent des pieds pour rester sur place. C’est très dense. Les planches de surf font l’aller-retour en permanence en première ligne nous pour faire reculer. À chaque fois qu’est amorcé un mouvement de recul, la densité autour de moi augmente.

Et c’est le coup de canon ! 

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La machine à laver se met en marche. Hé là ! Mais que se passe-t-il ? Il y a deux ans, j’avais été relativement tranquille, là, je me fais nager dessus, frapper, cogner, remuer de tous les côtés alors que j’ai l’impression d’être parti relativement vite. C’est normal, c’est Hawaii c’est dense. Ça va se décanter. Les premières bouées se présentent, heureusement, c’est tout droite pendant 1900 mètres. Je suis tout à droite, le long des planches, et on me serre contre elles ! Du calme. Ça va se décanter. Après 400 mètres, toujours rien. C’est toujours aussi tendu. Je prends soudain un coup de pied – volontaire – ça ne fait aucun doute, compte tenu de la façon dont il est porté, en plein sternum. Coup de panique, je hurle, me redresse mais derrière ça nage toujours. Alors je me fais nager dessus, encore et encore. Une surfeuse me tend sa pagaie. Je ne l’attrape pas et repars en fulminant. Tout l’aller sera une foire d’empoigne : impossible de placer sa nage. Des coups pleuvent, on me tire par la cheville plusieurs fois, quelqu’un essayant même de m’arracher la puce de chronométrage. Sur le retour, alors que je m’attendais à ce que ça se décante, rien ne change. Et je commence à être en colère : « les Américains sont aisément reconnaissables à leur morphologie. Ils poussent de la fonte pendant leur adolescence, ce qui leur fait de gros bras, qu’ils gardent ensuite quand ils s’empâtent. Ce sont eux, et uniquement eux qui mettent des coups et nagent violemment. ! Alors que leur pays est truffé de caméras, qu’ils se dénoncent les uns les autres dès que quelqu’un ne suit pas le droit chemin, qu’ils en font des tonnes pour un simple merci ou bonjour, là, dans l’eau, quand il n’y a plus personne pour les reconnaître, les filmer, ou les punir, ils s’en donnent à cœur joie. » Enfin, bref, j’ai trouvé une cible à ma colère et sur le moment, je n’ai même pas honte de ce pauvre raisonnement. Je suis fu-rax !

La sortie de l’eau se rapproche, et c’est toujours tellement la bagarre que je n’arrive pas à me détendre pour m’alléger avant d’attaquer la partie vélo. Même sur l’escalier de sortie, c’est dense. Un type me met carrément un coup d’épaule sous les tuyaux qui servent à se dessaler, alors que, moi non plus, je ne m’attarde pas.

Deuxième rangée à gauche, en haut, 1525, 1520, 1519, 1515 : voilà mon sac. Je le saisis et l’ouvre en courant vers la tente de transition.

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