Un truc de malade : la bataille de Marignan
L'Ironman, c'est un truc de malade à plusieurs titres.
C'est un truc de malade, parce que, pour commencer, tout et n'importe quoi peut te tomber dessus alors que tu penses avoir assuré le coup comme c'est pas permis.
Par exemple, avant-hier j'ai couru. En courant, j'ai utilisé ma montre GPS, qui a fonctionné tout à fait normalement. Cette montre est un super outil pour la course à pied, car elle te donne évidemment l'heure, mais aussi et surtout le temps depuis lequel tu cours (sur Ironman, ça peut vite faire de gros chiffres), ta vitesse instantanée (ça, c'est pour quand tu t'enflammes), tes pulsations (ça, c'est pour quand ton cœur s'enflamme), et le kilométrage effectué (ça, c'est pour quand tu n'en vois plus la fin). Bref, c'est un outil de gestion de la partie course à pied dont j'aurais beaucoup de mal à me passer… Hé bien, il va falloir que je m'en passe puisqu'entre le footing d'avant-hier et hier soir, quand je l'ai mise à recharger, cette fichue montre a rendu l'âme.
Dans mon malheur, il me reste un poil de chance : Nathalie devrait me prêter la sienne, que je ne suis pas certain de savoir faire fonctionner car il ne s'agit pas du même modèle et parce qu'au moment de l'utiliser, mon cerveau sera, comment dire, dans un état peu enviable.
C'est un truc de malade, parce que tu passes ta vie à faire et refaire tes préparatifs de course. Il faut savoir qu'à Hawaii, tu déposes ton matériel la veille de la course, et tu n'as plus le droit de toucher à tes sacs. Tu as juste accès au vélo, pour regonfler les boyaux, installer ton compteur et remplir tes gourdes. Tout le reste doit être fait la veille. Il ne faut donc RIEN oublier.
Petite revue de détail :
> En natation, j'ai pris mon bonnet perso (et un deuxième si je le déchire), le bonnet de l'organisation, obligatoire, mes lunettes de natation, mon cuissard de course que je porterai sous la combinaison tissu de natation, la puce, la ceinture cardio, la crème antifrottement à mettre sous les bras, dans le cou et à l'entrejambe, la crème solaire pour le cou et les jambes, et un gel, à avaler avant le départ.
> En vélo, il faut… le vélo, avec le matériel de réparation (il est accroché dessus), l'aerodrink (c'est le bidon sur le guidon), les bidons avec ma boisson surdosée que je diluerai au fur et à mesure de la course, le compteur (que j'apporterai demain matin), le casque, les lunettes, le maillot, le dossard que l'on n'a pas le droit de mettre dans l'eau et que j'enfilerai donc à la transition, des petites soquettes pour le confort, les chaussures de vélo, et deux barres parce que j'aime bien manger un peu de solide, tant que ça passe. Je cherche aussi une paire de jambes, car j'ai moyennement confiance dans la mienne… mais quelque chose me dit que d'ici demain, ça va être juste.
> À pied, je conserverai les mêmes lunettes de soleil que pour le vélo, la même ceinture cardio, je poserai sur ma tête une casquette pour protéger ma calvitie, j'enfilerai une paire de chausettes de course à pied préalablement remplie de crème antifrottement et mes chaussures. Ainsi, donc, que la montre de Nathalie. Pour cette partie, je cherche aussi des jambes neuves, mais je pense que c'est rapé là aussi…
Si j'ai oublié quelque chose, n'hésitez pas à me faire signe, il vous reste quelques minutes !
C'est un truc de malade, parce que la course est retransmise en direct, là (cliquez sur Race Coverage) et que vous pouvez suivre les athlètes par le nom (name) ou le numéro de dossard (bib).
C'est un truc de malade, enfin, parce que cette année, Hawaii va ressembler, en ce qui me concerne, à la bataille de Marignan : j'ai en effet hérité du dossard 1515 !
Prochain message, après la course.
Croisons (croisez !) les doigts pour que tout aille bien…